Sous un ciel aux teintes azurées, le train du matin s'élança sur les rails en quête de nouvelles aventures. Sa vapeur dansait dans l'air frais comme le souffle d'un dragon paisible saluant le jour naissant. À bord de ce serpent d'acier, niché parmi les voyageurs, se trouvait un pompier au sourire bienveillant et au courage aussi grand que le monde lui-même.
La locomotive serpenta à travers des paysages pittoresques, défilant devant les fenêtres tel un film animé par la nature elle-même. Le pompier observait avec attention, ajustant ses lunettes d'un geste tendre, celles qui lui avaient accompagné dans bien des sauvetages et des périls. Elles étaient bien plus qu'une paire de verres enchâssés dans une monture; elles étaient pour lui un porte-bonheur doué d'une histoire fascinante.
— C'est donc ici que commence ma journée de repos? murmura le pompier à ses lunettes, comme si elles pouvaient lui répondre.
À ce moment, l'insouciance régnant dans le wagon fut perturbée par une voix curieusement mélodieuse, un appel à l'aide discret mais urgent qui semblait venir de nulle part.
— Oh, s'il vous plaît, mes lunettes, je les ai perdues! Sans elles, je suis aussi perdu que l'écho dans une vallée déserte.
Le pompier, fidèle à sa nature altruiste, se leva rapidement. Sa tenue écarlate contrastait avec le bois brun et les tissus des sièges du train. Il chercha autour de lui la source du désarroi. L'appel venait d'un enfant, un petit chenapan aux boucles d'ébène, dont les yeux étaient aussi grands que sa confusion.
— Peux-tu me dire à quoi ressemblent tes lunettes? demanda doucement le pompier.
L'enfant décrivit ses lunettes avec une précision imprégnée d'émotions: elles étaient ornées de petites étoiles brillantes et diffuseuses de rêves sur leurs branches.
Ni une ni deux, le pompier entreprit une noble quête à travers le wagon, avec l'enthousiasme de ses compagnons de voyage qui se joignirent à lui pour chercher la précieuse paire disparue. Sous les sièges, sur les tablettes, entre les pages d'un livre oublié, ils fouillèrent, mais en vain. Les lunettes semblaient s'être évaporées.
Ce fut alors que le train traversa un tunnel, engloutissant ses passagers dans l'obscurité mystérieuse et excitante de l'inconnu. Lorsqu'ils en émergèrent, un objet scintillait timidement sur le sol, baigné dans les premiers rayons de soleil qui perçaient après l'ombre. C'étaient elles, les lunettes étoilées.
— Regarde, voilà tes lunettes! s'exclama le pompier en tendant la paire étincelante à l'enfant.
Les yeux du petit brillèrent d'une gratitude infinie, et le reste du voyage fut rythmé par les récits impromptus des passagers, chacun plus captivant que le précédent; des histoires de montagnes escaladées, de mers naviguées et de cieux survolés. Le pompier écoutait, partageant ses propres aventures, celles où les flammes étaient ses adversaires et le courage, son fidèle complice.
Soudain, alors que le ciel s'assombrissait, un cri retentit à travers le wagon, annonçant une fumée noire qui s'infiltrait dans le train. Sans attendre, le pompier se leva, ses lunettes ajustées avec fermeté.
— Restez calmes, nous allons évacuer le train. Suivez-moi en toute sécurité, ordonna-t-il de sa voix rassurante.
Au mépris du danger, il guida les passagers, les uns après les autres, hors du train, les menant loin de la fumée envahissante et du feu qui semblait prendre naissance dans l'un des wagons arrière. Lorsque tous furent en sûreté sur le sol ferme, loin des flammes avides, le pompier revint sur le champ de bataille, prêt à combattre l'incendie avec la bravoure d'un guerrier des temps modernes.
— Voyons ce que tu as dans le ventre, dit-il à l'incendie qui rugissait devant lui comme un monstre furieux.