Au sommet d'une colline verdoyante, une silhouette ébouriffée se faisait balancer au rythme du vent. Mais aujourd'hui, la quiétude de ce paysage était troublée par un son inhabituel, une musique s'échappant d'une vieille radio oubliée là par un randonneur. Le propriétaire de la silhouette, un monstre nommé Monstro, aux poils violets et aux yeux pétillants d'un jaune éclatant, était intrigué par cet objet chantant.
— Mais d'où vient donc cette douce mélodie ? s'interrogea-t-il à haute voix.
S'aventurant avec prudence, Monstro se rapprocha de la radio. Il se pencha, ses larges oreilles frémissantes, pour écouter les paroles qui s'évaporaient dans l'air matinal. Émerveillé, Monstro posa une de ses énormes pattes sur le bouton de volume et la musique emplit les alentours.
C'est alors que surgit de derrière un buisson un coq au plumage de feu, aussi intrépide qu'une étincelle dans la nuit. Il s'approcha en sautillant de Monstro et, contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne semblait pas le moins du monde effrayé par l'apparence imposante du monstre.
— Toi, grand chose duveteuse, sais-tu d'où vient cette symphonie qui réveille la colline ? lança le coq d'un ton qui trahissait sa curiosité.
— Je crois que c'est cet engin à boutons et à lumières, répondit Monstro, en désignant la radio d'un geste délicat.
Le coq hocha la tête, comme s'il comprenait parfaitement de quoi Monstro parlait, bien qu'il n'ait jamais vu une radio de sa vie.
Au fil de la matinée, Monstro et le coq se mirent à discuter de tout et de rien, observant le paysage qui se dévoilait au rythme des chansons. Entre deux bavardages, Monstro apprit que son nouvel ami se nommait Cocorico, un nom bien approprié pour un coq qui aimait accueillir l'aube de son chant.
Soudain, dans un grésillement, la radio s'éteignit. La colline retomba dans le silence, à l'exception du bruissement des feuilles. Monstro, inquiet, commença à tripoter la radio dans l'espoir de raviver la musique.
— Ne t'en fais pas, Monstro, nous trouverons une façon de réparer ça, rassura le coq avec un entrain communicatif.
Le monstre regarda son nouvel ami, la gratitude éclairant son doux visage velu. Ensemble, ils décidèrent de partir à la recherche d'une solution pour redonner vie à la radio. Tout en haut de la colline, à côté d'un vieux chêne, se trouvait une vieille maison abandonnée qui, selon la rumeur, renfermait des trésors incroyables.
— Peut-être que nous trouverons des piles pour la radio là-haut, proposa le coq en désignant le sommet d'un mouvement de l'aile.
— C'est une excellente idée, Cocorico ! Allons-y sans plus tarder, acquiesça Monstro, un sourire éclatant sur ses lèvres.
Nos deux compères se mirent en chemin, gravissant la colline aux mille couleurs. Monstro portait avec soin la radio, comme s'il s'agissait d'un objet précieux, tandis que Cocorico marchait d'un pas décidé, fier d'être de l'aventure.
Alors qu'ils arrivaient près de la vieille maison, ils découvrirent qu'elle était gardée par un troupeau de moutons farouches. Les moutons fixaient nos amis de leurs yeux ronds et semblaient déterminés à ne laisser personne passer.
— Que devons-nous faire ? chuchota Monstro, légèrement intimidé par le regard de l'assemblée lainée.
— Laisse-moi faire, répondit Cocorico avec assurance.
Le coq s’avança vers les moutons et entonna un discours si vibrant et si convaincant que, peu à peu, le troupeau s'écarta pour leur ouvrir la voie. Monstro était admiratif de la bravoure de son nouvel ami.
Une fois à l'intérieur de la maison, ils furent éblouis par les merveilles qu'elle contenait : des objets brillants, des livres anciens et toutes sortes de babioles. Mais leur attention se porta bientôt sur une petite boîte au fond d'une étagère poussiéreuse. À l'intérieur, ils y trouvèrent des piles qui semblaient encore neuves.
Tremblants d'excitation, ils remirent les piles dans la radio et l'allumèrent. La musique jaillit à nouveau, remplissant la maison de notes joyeuses. Monstro et Cocorico dansèrent autour des piles de trésors, oubliant tout le reste.
Après cette journée riche en découvertes, ils redescendirent la colline au son d'une mélodie entraînante. Leur amitié s'était renforcée, forjée par le partage et l'aventure.
— Monstro, je crois que nous ferons de grands explorateurs ! s’exclama Cocorico.
— Et je pense que cette colline sera le théâtre de nombreuses autres aventures, répliqua Monstro avec une étincelle de malice dans le regard.
Ensemble, ils retournèrent vers le sommet, où la radio continua de diffuser les chansons qui désormais rythmeraient leur quotidien.
Et c'est ainsi que sur cette colline, on pouvait désormais entendre la combinaison harmonieuse de la musique et du rire de deux amis improbables : un monstre et un coq qui avaient trouvé dans une vieille radio l'élément clé de leur lien indéfectible.