Retour à la liste
http://La%20Licorne%20et%20le%20Poisson%20Mystérieux%20-%20Une%20histoire%20Koalia%20stories

La Licorne et le Poisson Mystérieux

Dans la paisible Ville des Arc-en-ciels, un matin éclatant, une licorne à la crinière ébouriffée de mille feux, nommée Léonie, découvrit dans son jardin une maisonnette bien curieuse. Elle était petite et cubique, peinte de bleus et de verts chatoyants, comme un trésor caché parmi les fleurs.

Une porte, lilliputienne, portant un message en lettres pailletées captiva l'attention de Léonie :

— La demeure de celui qui nage dans les rêves

Léonie, dont la curiosité brillait plus que son pelage scintillant, ne put résister. Elle pencha sa tête ornée d'une corne illuminée par un rayon de soleil et regarda à l'intérieur par l'une des minuscules fenêtres.

— Oh ! s'exclama-t-elle lorsque ses yeux s'habituèrent à l'obscurité. Un petit bassin scintillant occupait presque tout l'espace, et dans celui-ci, nageait un poisson aux écailles si lumineuses qu’elles auraient pu être forgées par la lumière des étoiles.

Léonie toqua délicatement à la porte avec son sabot. La porte s'ouvrit d'elle-même, et la licorne se faufila à l'intérieur. Le poisson fit une pirouette dans l'eau et dit :

— Bonjour, douce créature de lumière, je suis Filou, gardien des secrets aquatiques. Quelle heureuse vague t'amène jusqu'à ma maison?

Léonie s'installa sur le sol, faisant attention à ne pas renverser quoi que ce soit avec sa longue queue soyeuse.

— Bonjour, Filou. J'ai été attirée par la beauté de ta demeure, répondit-elle avec douceur. Mais dis-moi, comment une telle maison a vu le jour dans mon jardin?

Filou esquissa un sourire malicieux et, d'un coup de nageoire, fit surgir des bulles chatoyantes.

— Ah, cette histoire est aussi enchanteresse que la brise matinale. Tu vois, il existe un enchantement, caché au plus profond de l'océan des rêves, qui permet à ma demeure de voyager où souhaitent les courants de l'imaginaire.

Intriguée, Léonie demanda :

— Et pourrais-je voir ces lieux merveilleux ?

— Oh, oui, mais pour ça, il nous faudrait quitter cette maison et parcourir les chemins de l'extraordinaire, répondit Filou en faisant tinter les bulles comme des clochettes.

— Alors, partons à l'aventure ! s'exclama joyeusement Léonie.

La licorne et le poisson échafaudèrent un plan. Ils se rendirent compte que Léonie, par sa nature terrestre, ne pouvait pas naviguer dans l'eau aussi aisément que Filou, alors ils conçurent une idée fantastique : utiliser le vélo de Léonie, que celle-ci affectionnait pour ses balades, pour voyager. Ce vélo, aux roues ornées de pétales et de rayons chatoyants comme des rayons de lune, n'était pas ordinaire.

Filou, en éclaboussant d'eau le vélo, lui conféra un pouvoir spécial : celui de flotter et de glisser sur n'importe quelle surface, même le ciel ou l'eau !

— Parfait ! s'écria la licorne, en se hissant sur le vélo enchanté. Fières et vaillantes, nos deux compères partirent à la découverte des mystères des mondes insoupçonnés que Filou se proposait de lui faire découvrir.

Pédalant à travers les nuages cotonneux, ils parvinrent à un royaume où des arbres gigantesques aux couleurs de l'arc-en-ciel s'étendaient à perte de vue. Les fruits qui pendaient à leurs branches étaient de véritables joyaux scintillants aux mille saveurs.

— Bienvenue dans la Forêt Sucrée ! annonça Filou, en donnant des coups de queue excités.

En se frayant un chemin parmi les méandres de troncs aussi larges que des cathédrales, ils furent bientôt accueillis par un concert d'oiseaux aux plumages translucides. Leur chant ressemblait à la musique des sphères, apaisante et envoûtante.

Léonie ne put s'empêcher de rire lorsqu'un de ces oiseaux insolites vint se poser sur sa corne, le bec rempli d'une cacophonie joyeuse.

— Quelle magie ! s'exclama-t-elle, admirative.

Des heures s'écoulèrent, où la licorne et le poisson explorèrent ce royaume aux merveilles, franchissant des rivières où l'eau était si pure qu'elle chantait lorsque l'on y touchait.

— Mais dis-moi, Filou, qu'y a-t-il au-delà de cette forêt ? demanda Léonie, curieuse de connaître la suite de leur périple.

— Au-delà, chère Léonie, se trouve le Désert des Miroirs.

Comme ils approchaient de ce désert, le soleil se reflétait de mille façons sur le sable, semblable à un océan de cristaux. Léonie se vit elle-même, mais dans des couleurs et des formes inédites, comme si chaque grain de sable montrait une facette de son esprit.

— Quelle aventure exquise ! murmura Léonie, presque éblouie par tant de splendeur.

Ils rencontrèrent des créatures dont la seule existence défiait l'imagination : des papillons de nuit qui brillaient plus que des lucioles et des fleurs qui dansaient sur des airs de musique que seul le vent pouvait composer.

— Tu sais, Léonie, lui dit amicalement Filou à l'heure où le soleil déclinait, teintant le ciel de couleurs pastel, chaque voyage avec un ami est une histoire qui s'écrit dans l'éternité.

Ainsi, après des heures de découvertes et de rires, nos deux amis se retrouvèrent à la maisonnette qui les avait réunis. Léonie, aussi noble que les étoiles qui commençaient à parsemer le ciel, descendit de son vélo enchanté et se pencha vers le bassin pour dire au revoir à son nouvel ami Filou.

— Reviens quand tu voudras, déclara le poisson en agitant ses nageoires pleines de tendresse.

Léonie sourit et, guidée par le scintillement de sa corne sous la lueur de la lune, prit le chemin du retour vers son propre chez-soi, le cœur rempli de récits à raconter et d'une amitié naissante. Elle savait que chaque fois qu'elle regarderait les ciels aux couleurs changeantes ou qu'elle entendrait le chant des ruisseaux, elle se souviendrait de Filou, le poisson aventurier qui nageait dans les rêves et les légendes.

Partager

Laisser un commentaire

4 × trois =