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Dans le vent de la Savane

Au-delà des montagnes et des forêts, où le soleil embrasse l'horizon et peint la savane d'or et de lumière, il y avait un monde où les fées vivaient en harmonie avec la nature. C'était un monde où chaque créature avait sa place, et le vent lui-même chantait des mélodies en se glissant à travers les herbes hautes et les arbres solennels.

Par une chaude après-midi, alors que les zèbres se délectaient de l'herbe tendre et que les éléphants arrosaient de grandes trombes d'eau leurs dos gris, une fée survolait la savane à la recherche de nouvelles aventures. Sa lumière scintillante glissait comme une étincelle vite perdue sous l'immense dôme céleste.

La fée avait entendu dire que quelque part, au cœur de cette étendue sauvage, vivait un être pas comme les autres, un docteur qui n'avait pas son pareil pour guérir les maux de tous les habitants de la savane. Poussée par la curiosité, elle décida de le trouver.

Elle vola durant de longues heures, interrogeant les gazelles curieuses et les toucans bavards, jusqu'à ce que le soleil commence à décliner, noyant la savane d'une douce lumière orangée.

Alors qu'elle survolait une clairière paisible, elle vit une figure singulière qui se penchait sur un petit lionceau. D'un battement d'ailes plus énergique, elle descendit près de lui, dissimulant sa présence parmi les hautes herbes.

— Bonjour, je suis la fée de ce domaine. Que fais-tu ici à soigner ce jeune lion ? S'enquit-elle d'une voix aussi douce que le vent dans les feuilles d'acacia.

Le docteur, sans lever les yeux de son patient, lui répondit d'une voix calme et rassurante :

— Je soigne les animaux de la savane. Chaque vie est précieuse et a droit à son espace pour grandir et être libre. Ce lionceau s'est blessé en jouant trop près des épines du mimosa.

Intriguée, la fée s'approcha encore plus.

— Comment peux-tu soigner tant d'animaux sans jamais te reposer ?

Le docteur leva les yeux vers la fée dont la lumière s'intensifiait à mesure qu'elle se faisait plus proche.

— La nature a donné à chaque être des dons uniques. Les miens sont de comprendre et d'apaiser les douleurs. Mais dis-moi, petite fée, qu'est-ce qui t'amène ici?

— Je cherche à comprendre la vie des créatures qui peuplent ces lieux et à vivre mille aventures.

Le docteur sourit doucement en reprenant son travail.

— Chaque aventure commence par la rencontre de l'autre et la compréhension de son monde.

Les jours qui suivirent, la fée resta aux côtés du docteur, apprenant les vertus des plantes et l'art délicat de soigner les animaux. Ils soignèrent ensemble le lionceau qui retrouva sa mère, pansèrent l'aile d'une cigogne et aidèrent une hyène à se défaire d'une indigestion.

Mais bientôt, une préoccupation troubla la paix de la savane. Un groupe de buffles, menés par un vieux mâle rusé et robuste, avait commencé à s'approprier une partie de l'eau du grand fleuve, empêchant les autres animaux d'y accéder.

— Ce n'est pas juste ! s'exclama un jeune impala devant la fée et le docteur. L'eau est pour tout le monde, et maintenant ma famille a soif !

La fée et le docteur se rendirent immédiatement auprès du vieux buffle. La fée, d'une voix claire et forte, dit :

— O grand buffle, comprends-tu que ton geste prive les autres de leur liberté de boire ?

Le vieux buffle, de son souffle lourd et puissant, leur répondit :

— Nous aussi avons besoin d'eau pour survivre, et je dois protéger mon troupeau.

Le docteur intervint d'une voix posée :

— Protéger les tiens est noble, mais tu dois aussi penser aux autres. L'eau appartient à la terre, pas à un seul troupeau. Ensemble, nous devons trouver un moyen que tous puissent bénéficier de la fraîcheur du fleuve.

Après de longues discussions sous le regard attentif de la lune, un nouvel accord fut passé. Les buffles acceptèrent de partager l'accès au fleuve à des heures particulières de la journée. La fée, quant à elle, utilisa sa magie pour créer des petites mares disséminées dans la savane, afin que d'autres animaux y trouvent refuge et satisfaction.

La vie dans la savane reprit son cours, l'harmonie s'installa de nouveau et le lionceau, désormais plus prudent, joua loin des épines dangereuses.

C'est ainsi que la fée et le docteur montrèrent que, même dans un monde vaste et sauvage comme la savane, chaque être doit respecter la liberté et l'espace de vie des autres, tout en vivant sa propre aventure.

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